Des Juifs d’Egypte victimes de la Shoah
Alors que les cérémonies commémoratives de la libération
des camps de concentration et d’extermination nazis débutent en Europe, nous
nous souvenons à l’AJOE que des Juifs d’Egypte qui résidaient en France ont
également été victimes de la barbarie nazie et ont perdu leur vie dans
divers camps de concentration.
C’est en parcourant les listes des convois de déportés juifs établies par
Serge Klarsfeld au début des années 80 qu’il est apparu que pour un certain
nombre d’entre eux, il était indiqué qu’ils étaient nés en Egypte et se
trouvaient en France quand la Seconde Guerre Mondiale a éclaté. Ils avaient
dont été pris dans la tourmente qui allait embraser l’Europe d’abord et
ensuite le reste du monde. Ces victimes qui n’avaient pas eu de sépulture
étaient ainsi mortes, oubliées, et dans l’anonymat de ces millions de
victimes des nazis. L’éparpillement de leur communauté d’origine hors
d’Egypte rendait tout aussi impossible et à jamais de leur rendre un hommage
dans le pays de leur naissance.

Edmond
Harari, qui fréquentait l’Oratoire Egyptien dans
la Synagogue de la Rue de la Victoire a donc proposé aux membres de
l’Oratoire de recueillir des fonds pour faire fabriquer et pour apposer une
plaque commémorative dans cet Oratoire. Sa proposition a été acceptée et
c’est en 1987 (ou 1988 ?) que cette plaque reprenant la liste de ces juifs
d’Egypte associée à une « veilleuse perpétuelle » a été dévoilée dans
l’Oratoire Egyptien de la Grande Synagogue de la rue de la Victoire à Paris
au cours d’une émouvante cérémonie. Ainsi ces victimes de la barbarie nazie
ne seront pas oubliées des générations suivantes.
Ci-joint une photo d’amateur prise à l’issue de la cérémonie, qui représente
Edmond Harari et son épouse posant devant cette plaque, qui était la
concrétisation de sa détermination à rendre finalement un hommage ému à ces
victimes de la barbarie nazie et dont le seul « crime » avait été le fait
qu’ils étaient juifs.
David Harari
janvier 2005
Inscription sur la plaque :
A la mémoire des déportés juifs d'origine égyptienne,
hommes, femmes et enfants
envoyés aux camps de la mort
entre 1942 - 1944
de différentes villes françaises
LEUR SEUL CRIME : ILS ETAIENT JUIFS
n'oublie pas
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