

Le Palais du Luxembourg, lequel
a ouvert ses portes à l’AJOE, ses membres et ses sympathisants grâce à
Madame Michèle André, Vice-Présidente du Sénat, Sénatrice du Puy-de-Dôme
et à Madame Raymonde Le Texier, Sénatrice du Val d’Oise,
a été le théâtre d’une belle et riche journée.
Plus de deux cents personnes étaient présentes -rejointes l’après-midi par un
groupe d’élèves de terminale ES du Lycée Maïmonide, accompagnés de deux
professeurs- pour commémorer le cinquantième anniversaire de la
nationalisation du Canal de Suez, nationalisation qui lança le coup d’envoi
d’expulsions et d’arrestations massives et qui dispersa, aux quatre coins du
monde, les Juifs installés en Egypte depuis des générations.
Monsieur Philippe Partouche, Président de l’AJOE, fut le premier à intervenir,
présentant l’association, ses activités et ses objectifs.
Madame Michèle André, retenue par les nombreuses obligations de sa fonction
n’a pu assister à cette commémoration.
Nous avons également regretté l’absence de Monsieur Joseph Diday, Président
d’Honneur de l’AJOE, que nous remercions vivement d’avoir été, depuis sa
création, à la tête de notre association -avant de céder le flambeau à
Philippe Partouche- et de l’avoir menée à son épanouissement actuel.
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A l’invitation de Philippe
Partouche, Madame Le Texier, qui fut pendant plusieurs années Maire de
Villiers-le-Bel, prit la parole. Ayant eu l’occasion de bien connaître les
Juifs d’Egypte, elle exprima combien elle avait apprécié leur courage, leur
souci d’intégration et surtout leur désir de prendre une part active à la vie
de leur commune.
Les interventions qui suivirent, celles de Joseph Davidovits, Moïse Rahmani,
Alexandre Adler et Minou Azoulai, furent entrecoupées de témoignages filmés,
relatant tous un vécu commun et cependant exprimant chacun un ressenti
personnel et unique… Parfois nostalgiques et mélancoliques, parfois, au
contraire, toniques ou drôles, nous attendrissant par un accent que nous avons
souvent oublié ou simplement occulté, ces témoins d’une époque douloureuse,
nous ont permis de reprendre notre souffle entre les brillants exposés que
nous avons eu le privilège d’écouter. Merci à Ronald, Denise, Nelly, Maryse,
Simone et Roland.
Joseph Davidovits, auteur de « La Bible avait raison » (I et II) nous a
présenté le résultat de ses recherches sur l’identité de Joseph, sur Moïse et
l’Exode. Il nous a également exposé sa théorie sur la pierre qui a servi à la
construction des Pyramides. Toutes ses explications, fort structurées et
détaillées, ont été largement étayées par des diapositives, ébranlant parfois
quelques unes de nos certitudes.
Esther Lamandier qui accompagnait le Professeur Davidovits nous a également
ébranlés par ses chants magnifiques.
Moïse Rahmani a balayé une longue période d’Histoire, développant une
rétrospective chronologique de la présence des Juifs en Egypte, passant par la
période de la création de l’Etat d’Israël, évoquant les prémices de la crise
de 1956 et aboutissant aux événements que nous avons vécus. Exposé à la fois
instructif et émouvant…
Une pause déjeuner conduisit ensuite l’assistance vers le salon René Coty où
un buffet avait été dressé : falafels, téhina, salade orientale, aubergines et
pois chiches, …suivis de mahalabeya et baklawa.
De retour à la salle Médicis, les interventions allaient reprendre.
Alexandre Adler nous a brillamment présenté un historique des événements pré
et post «nationalisation du Canal de Suez», effectuant une analyse détaillée
des conséquences géopolitiques de la situation en Egypte et de la politique
exercée alors dans le pays.
En réponse à la question d’un participant, il a développé, dans le détail, les
origines, le déroulement et l’aboutissement tragique de l’affaire Curiel, nous
faisant même part de son interprétation personnelle.
Minou Azoulai, auteur de « Murmures d’Alexandrie » et native de cette ville, a
apporté la note -toute féminine- d’émotion et de sensibilité avant la clôture
de ce Congrès. Elle a évoqué ses souvenirs, son départ, sa rupture mais aussi
son inquiétude quant à l’avenir, en France, de notre communauté …
Elle nous a présenté également un film sur Alexandrie, qu’elle a tourné il y a
quelques années,
et qui reflétait bien ses sentiments, ses sensations et son attachement à sa
ville natale…
Toutes ces interventions furent entrecoupées de petites pauses, permettant
ainsi rencontres et retrouvailles dans une atmosphère de joie chaleureuse,
d’émotion, de nostalgie, d’échanges d’adresses, de numéros de téléphone… et
offrant également la possibilité de consulter et de se procurer les livres et
les brochures exposés.
Encore un mot sur l’association Dor les Dor, association dont l’action
nécessaire, indispensable, incontournable même est axée sur la sauvegarde de
la mémoire et dont Anne Sand a fait la présentation, lançant un insistant
appel à témoignages.
A 17h.45, Philippe Partouche annonce la clôture du Congrès.
Régine Zayan.